lundi 15 avril 2024

"Oui, mais les impressionnistes..."

Méprisés, vilipendés, humiliés de leur vivant, les impressionnistes ont connu une gloire posthume en inscrivant leurs oeuvres dans le patrimoine artistique français. Tandis qu'une exposition immersive ambitionne, au musée d'Orsay, de reproduire, peu ou prou, l'ambiance de leur première manifestation commune il y a exactement 150 ans, nous ne pouvons passer sous silence que leur génie sert aujourd'hui de caution à tout artiste faisant passer ses vagues inspirations pour de l'art. Tout le monde n'a pourtant pas pour vocation à inscrire son coup de pinceau dans le cheminement des siècles.

Replongeons-nous dans la France de 1874, sa Troisième République encore balbutiante, ses guinguettes où la bonne société venait s'encanailler et ses couleurs chatoyantes. Depuis une dizaine d'années déjà, les "refusés" exposaient leurs tableaux en marge du très officiel Salon qui ouvrait bien des portes à ceux qui eurent l'honneur d'apparaître au catalogue. L'art était en pleine évolution et foisonnait de courants divers : à Barbizon, Corot, Millet et Daubigny peignaient déjà les champs, les forêts et les clochers depuis quelques décennies ; aux Batignolles, quelques artistes, immortalisés par Fantin-Latour, firent évoluer leur art à défaut de vouloir le révolutionner. Ceux-ci exposeront finalement leurs oeuvres boulevard des Capucines, dans l'atelier de Nadar, dont l'art - la photographie - finira aussi par exploser.

samedi 6 avril 2024

ABBA remportait l'Eurovision le 6 avril 74 : une idée de la musicalité de la vie

Bien sûr, il y a l'éternel débat, jamais tranché, afin de déterminer qui, des Beatles ou des Rolling Stones, est le plus grand groupe de tous les temps. Evidemment, il y a eu Queen, sa rhapsodie bohémienne et le destin tragique de Freddie Mercury. Mais aussi Nirvana, dont le chanteur s'est éteint il y a juste trente ans, The WhoAC/DC, Pink Floyd. Et puis ABBA, qui remporta l'Eurovision avec son titre Waterloo, le 6 avril 1974, à Brighton, dans le sud du Royaume-Uni. Il y a cinquante ans. Un demi-siècle, une éternité. 

Les pays représentés lors de la grand-messe annuelle de la chanson figeaient alors les cartes mentales de l'Europe. La Yougoslavie encore unie et toujours sous la férule de Tito, Israël et Monaco étaient conviés au concours. L'Union soviétique n'avait pas encore été démantelée. Les votes, déjà égrenés au compte-gouttes, étaient, moins qu'aujourd'hui, dictés par des raisons géopolitiques, de minorités établies dans les pays voisins ou d'excentricités à la mode.