Les
analystes de la chose politique et les politiciens eux-mêmes commettent souvent
l’une des deux erreurs suivantes : penser et agir, d’une part, comme si les
clivages traditionnels avaient été balayés ; affirmer, de l’autre, qu’ils subsistent
tels qu’appréhendés depuis plusieurs décennies.
De la même manière que la révolution nationale entre le XVIe et le XIXe siècle avait enfanté des intérêts divergents entre l’Eglise et l’Etat d’une part et entre le centre et la périphérie de l’autre, tout comme la révolution industrielle avait divisé la société entre les possédants et les travailleurs ainsi qu’entre l’industrie et l’agriculture, la révolution mondiale à l’œuvre clive désormais la société entre gagnants et perdants de la mondialisation. L’évidence est telle qu’elle pourrait signifier la fin des notions de gauche et de droite ou une refonte de leurs acceptions.
De la même manière que la révolution nationale entre le XVIe et le XIXe siècle avait enfanté des intérêts divergents entre l’Eglise et l’Etat d’une part et entre le centre et la périphérie de l’autre, tout comme la révolution industrielle avait divisé la société entre les possédants et les travailleurs ainsi qu’entre l’industrie et l’agriculture, la révolution mondiale à l’œuvre clive désormais la société entre gagnants et perdants de la mondialisation. L’évidence est telle qu’elle pourrait signifier la fin des notions de gauche et de droite ou une refonte de leurs acceptions.
Ce
serait oublier qu’il subsiste une façon presque intemporelle d’être de droite
ou de gauche qui renvoient à des références culturelles, des filiations
historiques et une manière de vivre qui forgent les caractères. L’homme de
droite respecte la verticalité et hiérarchise ; celui de gauche préfère
l’horizontalité et égalise ; le premier s’appuie sur le passé pour construire
l’avenir ; le second le balaie au nom du progressisme ; le droitiste
chérit la liberté d’entreprendre ; le second préfère la planification ;
le premier aime sa culture qu’il estime supérieure, le second entend la fondre
dans un creuset multiculturel ; le premier aime l’ordre, le second choie
le chaos. Tout homme qui se prétend d’une catégorie sans obéir à ses marqueurs
culturels appartient, parfois sans en être conscient, au camp d’en face.