La nouvelle n’aura été l’objet que de quelques malheureuses lignes sur les sites d’information, plus affairés à esquisser la composition du nouveau gouvernement ou à trouver de nouveaux péchés à ajouter à la liste de l’Abbé Pierre. Après tout, l’époque n’est plus à la célébration du passé, encore moins lorsque celui-ci fut brillant, ni à la culture générale, dont l’acquisition nécessite curiosité et effort. « Joachim qui ? », entendrait-on presque marmonner Sébastien Delogu. Et pourtant, la découverte probable de la tombe de Joachim Du Bellay est un plaisir de fin cultivé.
Le poète reposait donc depuis presque un demi-millénaire, dans un cercueil fait de plomb, sous la croisée du transept de Notre-Dame, cathédrale qui ne cessera jamais de révéler ses secrets. Pendant quatre siècles, nombre d’hommes d’églises et quelques illustres inconnus y furent enterrés. Avouons qu’il y a repos éternel plus désagréable : malheureux, Richard III, dont le squelette fut retrouvé dans le sous-sol d’un parking de Leicester, dans le centre de la pluvieuse Angleterre ; malheureux aussi les hommes et femmes célèbres enterrés dans des cimetières devenus des lieux touristiques ; malheureux, enfin, la plupart d’entre nous, dont les cendres seront répandues sur les pelouses de crématoriums.