Désormais,
ils « gèrent » ou, nuance qui a toute son importance, tentent de gérer.
Gérer la menace terroriste. Gérer les flux de migrants. Gérer les déséquilibres
budgétaires. Gérer la dette. Gérer la sécurité. En réalité, dépassés par les
événements, ils ne gèrent plus rien. Alors, les hommes au pouvoir pansent les
blessures.
Depuis plusieurs décennies, la
mondialisation a produit ses effets négatifs en cascade : suppression des
frontières, économiques et géographiques, pauvreté accrue, importation des
conflits au coeur de quartiers dépassés par le cosmopolitisme, terrorisme, dumping, délocalisations. Et bien d’autres
conséquences, dont l’exhaustivité du recensement nécessiterait de noircir des
pages entières.
L’établissement des
responsabilités pointe les hommes politiques nationaux qui ont abandonné leur
pouvoir. A l’Europe. Aux multinationales. A tout le monde, sauf aux peuples. Traînant
avec eux leur pharmacie, ils appliquent donc des compresses sur les plaies
béantes affichées par les perdants du monde sans frontière, emmènent dans les
ambulances les blessés de guerre d’un genre nouveau, ceux du terrorisme, jouent
au psy et à la nounou pour apaiser les écorchés de la vie.