J'accuse
les responsables qui ont fermé les yeux et nourri le laxisme, qui ont
désarmé moralement, spirituellement et physiquement l'Occident, et qui ont
ainsi permis que le pire soit devenu réalité.
J'accuse
les hommes et les femmes politiques qui pensent gagner la guerre du
terrorisme en invitant, par exemple, les élèves au théâtre, comme le préconise
une ministre bien en cour, ou en continuant à jouer de la musique, ainsi que
l'a publié un politicien en herbe sur un réseau social, car si la culture
élève l'âme et tisse des liens entre l'ici et l'ailleurs, entre amoureux de la
vie, elle ne désarme en rien les barbares qui n'ont de culture que celle de la
mort.
J'accuse
les barons locaux qui ont laissé germer la haine dans leurs communes, croyant
attirer à eux les voix d'un électorat qui, demain, se tournera vers des partis
communautaires, car ces responsables politiques-là ont permis le développement,
chez eux, chez nous, du fanatisme qui a tué et tuera encore.
J'accuse
les éditorialistes qui, au nom d'une mission idéologique et par angélisme, ont
décrit le multiculturalisme comme une « chance pour la société », sans en voir
les dangers, qui ont vanté l'autre parce qu'il était autre et pire, qui l'ont
incité à rester lui-même, dans ses coutumes parfois incompatibles avec nos
valeurs.
J'accuse ceux
qui nous ont couverts d'injures, taxés d'extrémisme ou de fascisme, parfois
souhaité d'être égorgés en Syrie, simplement parce que nous avions tiré les
premiers la sonnette d'alarme, ou dénoncé, sans aucune haine, les dangers qui
planent sur la civilisation.
J'accuse ceux
qui ne comprennent pas qu'une religion est ce que les hommes en font et que
donc l'islam a enfanté des personnes vivant dignement leur foi, mais aussi des
terroristes, ceux qui, de part et d'autre, par leur racisme ou leur intégrisme,
alimentent le conflit de civilisation.
J'accuse
les cosmopolites qui font voler en éclat les frontières tant géographiques
que morales au nom d'une prétendue « mondialisation bienheureuse » et dont
Rousseau disait qu'ils vont « chercher loin de leur pays des devoirs qu'ils
dédaignent accomplir chez eux ».
Je
les accuse car ils sont les complices des barbares qui sèment la terreur.
Je les accuse car ils exposent des innocents aux actes de fanatiques. Je
les accuse car leur lâcheté finira par abattre la civilisation, comme elle
l'a déjà abattue il y a moins d'un siècle.
Les
gens de ma génération, biberonnés au « plus jamais ça », croyaient ne
jamais connaître la guerre sur le sol européen. Nous sommes pourtant à
nouveau plongés en plein dedans. Une guerre différente, sans char, ni soldats
dans les tranchées, sans camps de concentration, mais une guerre quand même.
Une guerre « à la vie, à la mort », menée par ceux qui ont choisi cette
dernière.
Après
avoir pleuré les victimes de l'attentat de Paris, chacun devra choisir son
camp : celui de la résistance ou celui du renoncement, celui de la
grandeur de nos Etats-nations ou du chaos propre aux Etats-faillis, celui de
l’humain ou de la barbarie.
Nous
attendons des musulmans qu’ils se lèvent pour défendre la démocratie, les
valeurs européennes, la laïcité. Nous devrons pour notre part répondre à
l'appel des musulmans modérés et être sans pitié pour ceux qui attisent la
haine, qui entendent imposer la charia, qui se réjouissent des attentats ou qui
simplement les « comprennent ».
Nous
devons défendre notre civilisation, avec fermeté, détermination et panache pour
que demain, ou plutôt après-demain, dans longtemps malheureusement, ensemble,
tous ensemble, catholiques, musulmans, juifs, athées, hommes et femmes, nous
puissions à nouveau former une société apaisée et communiant dans une même
symphonie.
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