lundi 1 juillet 2019

Le Tour de France et notre imaginaire collectif


Cinquante ans après la première des cinq victoires du « roi Eddy » sur le Tour de France, la Grande Boucle s’élancera ce week-end de Bruxelles qui lui a toujours fait les honneurs d’une ferveur incandescente et rarement démentie : c’est que l’épreuve évoque, pour chacun d’entre nous, de 7 à 77 ans – pour reprendre l’antienne d’une revue bruxelloise -, un lot de souvenirs dont le récit a fini par se fondre dans un imaginaire collectif dont la société individualiste manque tant.

Le Tour de France ne serait rien sans les souvenirs et les anecdotes contés par nos aînés : la première victoire d'Eddy Merckx quelques heures avant que Neil Armstrong ne posât un premier pas sur la lune - en Belgique, nous ne savons d’ailleurs toujours pas lequel des deux événements fut le plus important à l’échelle de l'humanité... ceci dit, avec un peu de "zwanze", cet humour typiquement bruxellois, le triomphe du Cannibale fut probablement un pas autrement plus significatif -, la rivalité picrocholine entre Gino Bartali, représentant de l'Italie rurale et catholique, et Fausto Coppi, adulé par la Botte industrieuse et socialiste, la fin tragique de Tom Simpson sur les pentes du Ventoux, les commentaires du vibrionnant Luc Varenne, l'insolence de Jacques Anquetil et l'éternelle seconde place d'un Raymond Poulidor à jamais maillot jaune des coeurs.