jeudi 30 avril 2020

Du soleil par ma fenêtre

A travers les vitres entretenues de mon modeste appartement, les lilas en fleurs me toisent de leurs couleurs vives à défaut de pouvoir m'enivrer de leurs parfums de printemps, la flèche surplombant le clocher de la petite église de quartier émerge des arbres dont la crinière verte s'agite à tous les vents, la route est désengorgée de sa noria habituelle de véhicules et les rideaux tirés du voisin couvrent son intérieur d'un voile pudique.

 

L'horizon de mon confinement ne laisse entrevoir aucune trace de cette guerre annoncée sur tous les tons. Aucun obus ne vient déchirer nos tympans et nos habitations ; le coronavirus ne porte pas d’armes et le covid-19, portant pourtant un nom de bombardier, ne lâche aucune bombe ; pas un soldat n’est venu frapper à nos portes afin d'emmener un proche ou vérifier que nous ne cachions quelqu’un ; il n’y a ni tranchées, ni boyaux, ni lignes de combat ; et il n'y aura guère de monuments aux morts sur les places de nos villages. Laisser accroire que nous serions empêtrés dans un conflit sanglant n'est qu'un effet de langage permettant à nos chefs de gouvernement de se hisser au rang de chefs de guerre et, nous, plus modestement, de jouer aux résistants de pacotille.

vendredi 17 janvier 2020

Au nom de nos églises


Nos églises se vident et se meurent sous le regard indifférent des foules plongées dans le fracas de la vie sans plus prendre le temps de la contemplation et du recueillement. Elles sont en péril et pourtant si essentielles au cœur de nos paysages qu’elles couvrent de leur manteau rappelant le cheminement commun des siècles. L’urgence est aujourd’hui de sauver ces joyaux historiques et de leur redonner lustre et grandeur.

Je ne suis pourtant pas croyant.