samedi 10 juin 2023

Venise, l'art de la vie, le défi de la mort

Je prenais jusqu'alors Venise pour la capitale du romantisme niais et du tourisme de masse, symbolisés par les gondoles, les baisers furtifs et les Aperol-Spritz, jusqu'à ce moment divin où je vis, à l'approche de la ville, les bâtisses affirmer leur caractère et devinai, derrière leurs contours se faisant précis, les canaux et leurs ponts, les cris et les soupirs, les oeuvres d'art et les siècles.

Car Venise est une plongée dans l'histoire. On imagine le monde qu'elle domina du temps de sa splendeur, avant que l'impitoyable ordre économique ne se trouvât d'autres capitales, moins à l'étroit : Anvers, Gênes, Amsterdam, Londres, et, bien plus tard, de l'autre côté de l'Atlantique, les Etats-Unis, avec New York et aujourd'hui la Silicon Valley. Grandeur et décadence d'un monde qui est passé des doges aux capitaines d'industrie de l'informatique, des palais aux open spaces avec tables de ping pong, des sequins aux monnaies virtuelles, des constructions palafittes aux clouds.