dimanche 28 juillet 2024

De l’ « ob-Seine » au sublime, une cérémonie d’ouverture passant du gênant au géant

On espérait de la cérémonie d’ouverture des tant attendus JO de Paris qu’elle combinât la culture française et les vertus de l’olympisme, ce qui aurait pu se décliner en tableaux vantant la discipline, l'esthétisme, la grandeur, l’effort, l'Histoire et ses héros, la Beauté, le combat loyal, un pays et ses terroirs, les champions et leurs malheureux dauphins. Avec un peu de recul, on peut écrire que la grande-messe fut davantage une énième célébration du « en même temps » et la preuve par les polémiques que celui-ci ne peut forger une société apaisée. 

Durant les deux premières heures au moins, tout fut plat et sans relief, vulgaire, en un mot « ob-Seine » : vous me pardonnerez bien cette fantaisie orthographique, mais après tout la langue française a désormais Aya Nakamura pour ambassadrice, rendue Immortelle par Thomas Jolly qui a eu l’idée de la planter dans le décor de l’Académie française. Ce ne fut finalement là qu’ un détail dans l’étalage de mauvais goût. Qu’il existe des forces œuvrant à la décadence dans une société est inévitable, qu’elles soient à ce point mises en exergue et prises en exemple témoignent de l’état moral de celle-ci.

Le metteur en scène et sa bande n’avaient pas pour dessein de célébrer la France et ses particularismes, sa culture, ses héros et son humour - qui manque souvent aux coupeurs de tête -, ce que Londres réussit à faire en 2012. Pour être honnête, connaissant leur pedigree extrême gauchiste, on ne s’attendait pas à une reproduction de la cérémonie d’ouverture, en septembre dernier, de la Coupe du Monde de rugby où Jean Dujardin campa un boulanger et qui se termina en paquito sur fond de Pena Baïona. Mais on pouvait tout de même espérer que la Seine ne fût pas à nouveau polluée, par le poison wokiste cette fois-ci. Et comme cela fait plaisir à la gauche : oui, nous éprouvons une certaine rancoeur (« nous avons le seum et nous sommes en PLS » pour utiliser son langage bébête).

Et soudain, nous sommes passés de l’obscène au sublime, du gênant au géant, des corps « qui s’assument comme ils sont » à ceux qui sont sculptés par l’effort, de Philippe Katerine (le schtroumpf woke) à Rafael Nadal (le roi de la terre battue), de l'orgie à l'élégie, de la sororité au respect entre sportifs, de l’auto-célébration niaise des bobos - incarnés jusqu’à la caricature par Daphné Burki - à la grâce de gazelle de Marie-Jo Pérec, de l’horizontalisme au verticalisme. La verticalité, celle des cathédrales qui couvrent l’hexagone de leur manteau de beauté, est aussi celle des drapeaux hissés pour célébrer tant les héros morts au combat que les champions, des notes de Céline Dion qui s’envolent quelque part dans le ciel et finalement de la vasque olympique illuminant Paris la nuit tombée. 

Alors place au sport, le plus beau que les Jeux puissent offrir au monde, aux athlètes récompensés pour leurs années de travail et de sacrifice, aux hymnes qui rappellent qu'il existe des nations fières d'elles. Les premiers jours auront été riches en émotions : il n’est qu’à voir le destin d’Antoine Dupont, qui prit son risque en redirigeant sa carrière et qui porte aujourd’hui une médaille d’or autour d'un cou qu'aucun wokiste ne pourrait venir trancher. 

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